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Pourquoi faire du bénévolat !!! La réponse est simple ….

Le bénévolat est bon pour la santé !

Donner de son temps améliore notre bien-être et diminue notre consommation en soins de santé! Ce sont les résultats d'une vaste étude belge sur les bienfaits du bénévolat à laquelle ont contribué des chercheurs de l’Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCLouvain.

Quel est le point commun entre un chef scout, un Gilles de Binche, une comitarde de baptême, un bénévole dans un festival de musique et la militante qui va coller les affiches électorales de son candidat préféré ? Ce sont tous des volontaires. C’est-à-dire des personnes qui donnent de leur temps à un groupe ou une organisation, sans contrepartie financière. Le phénomène est loin d’être anecdotique. D’après la Fondation Roi Baudouin, près d’1,2 million de Belges font du bénévolat, en moyenne 4 heures par semaine(1).

Du simple participant au volontaire actif

Existe-t-il un lien entre l’engagement dans la vie associative et la santé ? Et, si oui, dans quelle mesure ? Ce sont les questions de recherche posées dans le cadre d’une étude menée par la Faculté de psychologie de l’UCLouvain, la Mutualité chrétienne (MC) et ses mouvements partenaires.

Plus de 7000 affiliés de la MC, issus de toute la Belgique et de tous horizons, ont répondu à un questionnaire en ligne et autorisé les chercheurs à coupler leurs réponses à l’analyse de leurs données de santé.

Les répondants ont été répartis en 4 catégories :

  1. Les volontaires actifs dans un mouvement partenaire de la MC. Exemples : organisateur d’activités sportives pour séniors, trésorier d’une association de patients, etc.
  2. Les participants actifs dans une association ou organisation, qu’ils aient conscience qu’il s’agit de bénévolat ou non(2). Exemples : le barman dans un festival, le chef scout, etc.
  3. Les participants passifs qui prennent part et bénéficient des activités d’une organisation, mais ne le font pas « tourner ». Exemples : le supporter de foot, le Gilles de Binche, le scout, etc.
  4. Les personnes qui ne participent à rien.
Se sentir ou être en meilleure santé ?

« En matière de santé, nous avons analysé deux types de paramètres », explique Jessica S. Morton, assistante et doctorante en psychologie de la santé à l’UCLouvain. « D’une part, la santé subjective, c’est-à-dire ce que déclarent les participants au sujet de leur état de santé. D’autre part, la santé objective, évaluable selon le nombre de visites chez le médecin traitant, la prescription de médicaments ou encore le nombre de jours d’hospitalisation. »

Les participants actifs et passifs (catégories 2 et 3) se sont déclarés dans le même état de santé que la moyenne. Les volontaires (catégorie 1), par contre, se sentent clairement en meilleure santé que les autres. Quant aux personnes qui ne participent à rien (catégorie 4), elles ont rapporté une moins bonne santé perçue.

Ces résultats correspondent-ils à la réalité de la santé objective ? « Évidemment, faire du bénévolat n’expose ni ne protège des cancers et des maladies cardiovasculaires ! » répond Jessica S. Morton. « Cela dit, plus vous vous sentez en bonne santé, moins vous recourrez aux soins de santé. À l’inverse, les personnes qui ne participent pas à la vie associative vont davantage chez le médecin, sont hospitalisées plus souvent et/ou plus longtemps et consomment plus de médicaments remboursés. » Notamment des médicaments psychotropes : antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques, etc. Les personnes qui ne participent pas à la vie associative sont donc globalement en moins bonne santé psychique.

Processus psychosociaux

Autres paramètres évalués dans l’étude : l’impact de la participation à la vie associative sur les processus psychosociaux (estime de soi, épanouissement, sentiment de sens, etc.) qui participent au bien-être. Parmi les processus psychosociaux évalués, citons :

  • Le sentiment de solitude : sans surprise, plus on est impliqué dans la vie associative, moins on se sent seul.
  • Le soutien social perçu (en cas de coup dur, par exemple) dépend du degré d’implication. Les volontaires actifs se sentent davantage soutenus que les simples participants.
  • Le sentiment de fusion sociale décrit le sentiment d’appartenance relatif à une identité collective. Un volontaire actif est ainsi plus susceptible de penser en « nous » qu’en « je ».
Individualisme Vs. engagement

« Nous vivons dans une société très individualiste », commente Jessica Morton. « La zone de confort des individus tend à se rétrécir. On se replie sur soi. Or, il a été démontré que l’isolement a un impact délétère sur la santé. Notre étude confirme cela. Nos résultats ont aussi mis en évidence l’aspect graduel du phénomène. Plus une personne est impliquée dans la vie associative, mieux elle se sent, physiquement et psychiquement. C’est aussi la première fois que tous les processus psychosociaux sont explorés. » Les chercheurs sont d’ailleurs en train d’évaluer chacun de ces processus en regard de la consommation de soins de santé. Les résultats sont attendus courant 2020.

« Nous avons aussi observé l’effet protecteur d’une organisation structurée », ajoute la psychologue. « En effet, il y a une nette différence entre les volontaires formels et des volontaires informels comme les aidants proches. Les premiers peuvent bénéficier des ressources, du support, des conseils ou encore de l’expertise de la structure dans laquelle ils sont impliqués. Les aidants proches, en revanche, sont isolés. Ce qui les expose davantage au burn-out, par exemple. » Se (ré)ouvrir aux autres et aux structures collectives est donc bénéfique pour tout le monde : pour le bénévole, pour les bénéficiaires, pour les organisations et associations et, in fine, pour la société. Alors, n’attendons plus et engageons-nous !

Candice Leblanc

Notes
(1) M. Marée et al., « Le volontariat en Belgique : Chiffres clés ». Rapport de la Fondation Roi Baudouin. Bruxelles, 2015.
(2) Certaines personnes n’associent pas forcément leur activité à du bénévolat… même si ça en est !

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